bancaire européenne avant de se focaliser sur notre pays. La manœuvre n’était guère innocente et ses résultats discrets ne retinrent souvent pas l’attention et pourtant…
Quelques exemples : La valeur boursière (à savoir la valeur de l’ensemble de ses actions) de la seule banque américaine J.P Morgan Chase représente autant que celles des 10 premières banques européennes. Ces dernières, en dehors de leurs seuls malheurs financiers ont subi une incroyable baisse de popularité. Il est vrai qu’elles ont accumulé les maladresses relationnelles et/ou entrepris des rapprochements incongrus. Comme le disait un commentateur au verbe acerbe mais non dénué de raison : si vous voulez obtenir une petite banque, il suffit d’en fusionner deux grandes !
L’évolution boursière des 15 dernières années des établissements bancaires de notre continent a été purement et simplement catastrophique. Seule HSBC a tiré son épingle du jeu avec une progression de l’ordre de 6 %, et encore, en faisant abstraction de l’évolution négative de la devise par rapport au franc suisse.
Les autres grandes européennes ont chuté en moyenne de 60%, avec parfois des catastrophes comme la Deutsche Bank qui a abandonné plus de 80%. Pressentant cette évolution des cours liés à la marche zigzagante des affaires, et pour la Suisse, de surcroît, à l’abandon du secret bancaire, nous avions totalement abandonné le secteur il y a près de dix ans.
Les difficultés administratives liées à la détention de titres américains nous avaient dissuadés d’investir dans le secteur outre Atlantique, et ce fut parfois dommage, puisque J.P.Morgan Chase, déjà susmentionnée, connut une progression de 220%, suivie par Goldman Sachs et Wells Fargo avec des gains respectifs de 140 et près de 90%.
L’évolution des taux d’intérêts et l’écrasement du coussin de sécurité que représentait leur gras différentiel (cf l’ancienne appellation de grandes banques suisses : banques commerciales) ont pesé sur les résultats qui ont dû parfois être imparfaitement et dangereusement colmatés par des opérations transfrontalières plus osées que les prêts indigènes.
Les banques ont pris conscience de la fin de l’âge d’or et recouru à des mesures de rationalisation, souvent mal perçues par des clients qui ont le sentiment d’avoir été mués en cuisiniers des restaurants de luxe qu’ils avaient pris l’habitude de fréquenter. En outre, l’explosion des frais divers observés sur les relevés de comptes les exaspèrent.
Il y a encore un autre écueil sous la surface de l’océan à parcourir par les banques : le recours à l’informatique pour les opérations de bourse avec l’abandon des juteux courtages.
Ce ne sont pas des adaptations qui attendent le secteur bancaire, mais une révolution en profondeur. Le tri impitoyable des clients se fera progressivement, sans état d’âme, accompagné d’une forte diminution du personnel, familier de ce toboggan déjà depuis plusieurs années !