Or, en Europe et a fortiori dans le reste du Monde, on identifie et on classifie les Américains en fonction de quelques noms : Bloomberg, Buffet, Gates, Zuckerberg et autre Bezos dont les fluctuations des fortunes gigantesques en raison des mouvements de la bourse font la une des journaux. Les indices boursiers américains semblent être la seule référence ou indice de bonheur du pays.
La situation de l’Américain lambda que l’on considère abusivement à l’étranger comme aisé est bien différente. Des exemples : 50% des citoyens ne possèdent pas les 400 dollars qui leur garantiraient l’accès aux urgences médicales tandis que 7 d’entre eux sur 10 ont moins de 1’000 dollars à la banque.
Dès lors, il n’est pas étonnant que pour les 800’000 fonctionnaires réduits à l’oisiveté forcée, le shutdown soit une catastrophe économique qui explique les queues à la distribution de repas gratuits (plus de 45 millions de personnes d’ailleurs y recourent déjà ponctuellement ou sur une base permanente) car si les salaires des intéressés se sont évaporés, les charges demeurent ; les loyers dans les villes moyennes sont de l’ordre de 1’800 dollars (le triple dans les grandes) alors que les salaires, pour les agglomérations importantes tournent autour des 4’000 dollars. Pour des raisons évidentes, nombre de parents doivent se résigner à envoyer leurs enfants dans une école privée au coût annuel de 15’000 dollars environ (à noter en passant la dernière du faiseur d’embrouilles de la Maison blanche qui veut punir financièrement les collèges qu’il a fréquentés et qui rendraient publiques ses notes obtenues !)
Parmi les adolescents les plus mal lotis, 1.5 million d’entre eux dorment dans des refuges pour sans abri ou une autre forme d’hébergement sommaire tandis qu’une bonne tranche d’entre eux font partie des 10 millions de personnes appréhendées annuellement par les policiers alors qu’un enfant américain sur cinq bénéficie de coupons d’alimentation. Plus de 2 millions de personnes sont incarcérées, souvent à vie, par exemple pour trois trafics de cannabis qui, entre parenthèses est en voie d’être légalisé dans un nombre croissant d’Etats de l’Union alors qu’il l’est déjà totalement dans le Canada voisin.
Le rêve américain du Président correspond à un Etat vieillissant, fragile, notamment en matière d’énergie par la vétusté des installations à la merci de la moindre panne sans oublier la dette stratosphérique. Le pays lutte désespérément pour conserver sa première place dans le monde en recourant parfois à des indices tronqués, voire truqués : un taux de chômage qui ne tient pas compte de ceux qui se sont découragés dans leur recherche d’emploi ou qui purgent une peine de prison, une inflation biaisée par la rotation avantageusement orchestrée de ses composantes, ou encore un nombre croissant de citoyens désespérés par l’abandon progressif de l’Obamacare.
Une infime frange de la population, obnubilée par de rapides gains en bourse, se voile la face et feint d’ignorer la détérioration de l’image du pays, consécutive à l’annulation brutale de traités internationaux laborieusement négociés au fil des présidences et dont la signature avait réussi à lui rendre sa place de leader moral dans le monde, autrement que par la force des armes. On peut rappeler à cet égard que les Etats-Unis entretiennent plus de 800 avant-postes à l’étranger qui ont contribué à atteindre un bien triste record, celui des morts, plus que tout l’axe du mal dans son ensemble (Russie, Corée du Nord et Iran) !?