La question de l’actionnariat privé est récurrente.
Après les fortes réactions des marchés boursiers en 2002 puis la période 2007-2009, même 1987 pour les plus anciens, nombre d’investisseurs potentiels se sont résignés, soit en étant persuadés que les actions ne leur étaient pas destinées en raison du risque qu’elles sont censées comporter, soit en laissant le soin de leurs investissements à leurs caisses de pensions, lorsqu’elles existent.
Cette attitude est diamétralement fausse, car elle prive des épargnants du profit de la croissance à long terme du marché des actions et les éloignent du monde économique, partie intégrante de la vie de l’Homme moderne.
On ne s’intéresse qu’à ce qui vous concerne !
Prenons l’exemple d’une société illustre : Nestlé. Sur la base de son cours actuel, elle rapporte près de 3%, son dividende augmentant année après année ; en 30 ans le cours du titre a triplé sans tenir compte des dividendes en constante augmentation et versés ponctuellement.
Il est d’ailleurs piquant de noter que plus de 5 millions de Suisses sont actionnaires de la Société, par des placements directs ou souvent, sans même le savoir, via leur caisse de pension.
Autre cas ; la raison sociale est moins populaire : Pernod Ricard, mais tout le monde connaît ses marques : Ricard, Martell, Mumm, Chivas, Beefeater pour ne citer que le tiers d’entre elles. Le rendement est moindre, 1.5%, mais la progression est impressionnante avec plus de 900%. A ce propos, cette performance coiffe nettement celle de Berkshire Hathaway de Warren Buffet (570% sans tenir compte de la perte de 30% du dollar !)
Autre cas américain lui aussi : Johnson & Johnson, à cheval entre la pharmacie de base et la cosmétique. En moins de 30 ans, le titre a crû de plus de 8’000%, dix fois plus que Berkshire Hathaway, avec une différence notable par rapport à cette dernière, la distribution régulière d’un dividende trimestriel revu à la hausse année après année, tandis que M.W.Buffet se montre pingre en ne distribuant rien : si on a besoin de liquidités, il faut aliéner des parts.
Le Royaume-Uni recèle aussi des pépites : Diageo (ancienne Guiness) ou BAT, plus controversée pour des raisons évidentes, mais qui ne nuisent pas à sa croissance, agrémentée là aussi de dividendes revus régulièrement à la hausse. A noter dans le cas britannique d’une particularité positive : la présence parmi les actionnaires importants de caisses de pension dont les représentants talonnés par les rentiers, tarabustent littéralement les conseils d’administration de façon à ce qu’un maximum de revenus soit distribué aux assurés.
En Allemagne dont le marché est parfois délaissé par les investisseurs étrangers pour des raisons psychologiques liées au peu d’intérêt manifesté par les ressortissants du pays à l’égard de leur marché national, on trouve pourtant des perles en dehors des sempiternelles Siemens et autre Bayer. Un exemple peu connu mais éloquent est la pharmaceutique Fresenius dont la performance sur plusieurs années est au diapason de celle de Johnson & Johnson mentionnée plus haut, y compris l’évolution croissante des dividendes. Elle fait partie de l’indice DAX et emploie plus de 100’000 personnes dans le monde.
L’opportunité de la diffusion de cette chronique n’est pas fortuite. Au niveau boursier, l’automne connaît fréquemment des soubresauts et il n’est pas déraisonnable d’en profiter et d’y faire son marché dans une optique à moyen et long terme.