Depuis son arrivée, les milliardaires, animateurs-dirigeants des grandes sociétés, surtout dans le domaine technologique comme Alphabet, Amazon, Facebook ou Microsoft ont gagné d’invraisemblables fortunes. Pour les moins nantis, le constat est plus nuancé.
Derrière le feu d’artifice se cache une réalité plus sordide. Tout le système repose sur un déficit béant à la croissance sans fin, avec le fallacieux espoir que l’économie américaine devrait connaître un tel envol que par un mouvement d’inertie magique, tout serait pondéré et corrigé par des recettes fiscales en forte augmentation. Pour un individu, cela reviendrait à entreprendre des dépenses inconsidérées en spéculant sur les résultats du loto ou la roulette du casino !
Après la crise financière 2008-2009, tant M.Draghi que Mme Yellen ont inondé les marchés de cash et de formidables lignes de crédit. En dix ans, le montant de la dette américaine a ainsi crû de 15 trillions à plus de 20, soit une augmentation d’un tiers entraînant une charge accrue d’intérêts qui représentera plus de 3% du PIB dans les dix ans à venir. Le marché des actions américaines, pourtant, enfumé par les baisses d’impôts des grandes sociétés a augmenté de 300%.
On dit que lorsque la marée monte, tous les bateaux s’élèvent. En l’occurrence, le dicton est faux. Certes les yachts appartenant à des banquiers, des directeurs de fonds de placement ou de grands spéculateurs ont augmenté de niveau, donc de prix, tandis que les embarcations plus modestes et moins prestigieuse comme les bateaux de pêche, les barges , les transporteurs de matières premières ou les simples cargos, bref les représentants de la véritable économie, ont à peine bougé et frôlent la vase.
Les récentes décisions américaines tendant à taxer lourdement les importations ne sont pas de nature à dynamiser l’économie de base. Toutes les tentatives de repli dans l’histoire financière américaine, se sont soldées par de graves échecs. On en a déjà une première preuve emblématique avec la décision d’Harley Davidson, d’exporter une partie de sa fabrication hors des Etats-Unis, au grand dam de l’Orangé, mal remis d’avoir été roulé dans la farine par Kim Jong-un.
Parallèlement, le niveau de taux d’intérêts augmente inexorablement ; le réveil sera pénible pour des entreprises qui ont pu facilement emprunter à des taux avoisinant zéro et qui vont être très rapidement confrontées à des niveaux de 3-4 %, voire plus.
Dans le monde financier, ponctuellement, on entend parler de radio-couloir rapportant des ragots, des rumeurs ainsi que des élucubrations plus ou moins fantaisistes. En l’occurrence, sporadiquement, on évoque le dessein de D.Trump de procéder, on ne sait techniquement comment, à une revalorisation massive du stock d’or de Fort-Knox afin de redonner du lustre au dollar dont la valeur d’achat est quasi symbolique. L’opération s’inscrit-elle dans le concept trumpinesque de MAGA ? Ce n’est pas totalement impossible ? Elle déclencherait en tout cas un cataclysme financier s’inscrivant dans le scénario de chaos dont raffole le Président !
On a évoqué précédemment les casinos et leurs jeux ; souhaitons que les hausses inconsidérées des marchés américains soient d’une autre nature que des châteaux de cartes. Les récentes secousses boursières sont peut-être les prémisses d’un séisme d’envergure.