Allô Tonton ? Pourquoi tu-tousses ? (2)- Avril 2018

Allô Tonton ? Pourquoi tu-tousses ? Ce sketch de Fernand Raynaud, datant de plusieurs dizaines d’années est à nouveau d’actualité à Athènes où le tiers de la population tousse et expectore en raison des séquelles d’une grippe hivernale opiniâtre

et de nuages jaunes de sable saharien convoyé par les courants aériens en provenance d’Afrique.

Dans un domaine médical connexe, on parle beaucoup d’un scandale Novartis, pratiquement ignoré en Suisse et lancé semble-t-il par les Américains, selon lequel la société helvétique aurait cherché à dynamiser ses ventes à l’étranger en recourant à l’appui occulte de dizaines de politiciens de tous bords et la bienveillance coopérative de milliers de praticiens.

La saison touristique bat déjà son plein, avec en variante, le recours toujours plus accentué au système « BnB » qui profite à tout le monde sauf aux hôteliers traditionnels. Les voyageurs se passent les adresses en catimini, et les logeurs des quartiers centraux ou proches de sites historiques ont les poches emplies d’Euros qu’ils déversent impunément dans les boutiques et les restaurants de tous bords, d’où une impression de nouvelle aisance pour les personnes concernées.

Il convient à cet égard de se remémorer que l’institution de la dot, la Prika, en Grèce, est toujours en vigueur et qu’il n’est pas rare de voir des jeunes filles d’origine modeste posséder ne serait-ce qu’un studio qu’elles peuvent louer aisément après leur mariage.

Il faut dire que dans notre monde méditerranéen actuel, la Grèce fait figure d’exception, par le calme dans les rues et l’absence d’actions terroristes. Espérons que cette quiétude puisse perdurer en dépit des moulinets de cimeterre du Sultan Erdogan qui semble avoir trouvé un maître à penser compréhensif dans le trublion orangé d’Outre-Atlantique.

L’approche est la même : la remise en cause de traités internationaux datant de plusieurs dizaines d’années et des manœuvres outrecuidantes à grand renfort de violations répétés des eaux territoriales ou de débarquements dans des îlots peuplés de quelques chèvres égarées, où flotte le drapeau hellénique, mais dont la mer qui les entoure pourrait recéler des gisements pétroliers.

Indépendamment du dossier Novartis évoqué en préambule, la Suisse depuis quelques années, n’était guère en odeur de sainteté en Grèce. Les affaires bancaires, les échanges d’informations, précédemment, même le collapse de Swissair avaient passablement terni notre image. Au fil du temps pourtant, les esprits s’apaisent et dans le contexte de tensions politiques régionales, les regards se tournent à nouveau vers notre pays, îlot sûr et insolemment prospère dans un continent aux contours convulsés.