et qui dure encore à la fin de l’automne, les Américains notamment envahissant les flancs de l’Acropole ou noircissant par leur nombre les quais de Salonique. Ils sont sensibles au calme politique qui règne dans un pays où le terrorisme est pratiquement absent en raison de l’efficacité d’une police, peut-être mal équipée, mais qui brille par la célérité avec laquelle elle assure la sécurité grâce à ses brigades volantes à moto. Les ports du Pirée et de Salonique sont encombrés de cargos et ponctuellement des navires de croisière débarquant des passagers avides de soleil, d’antiquités, mais aussi de shopping.
L’Etat a entrepris un effort gigantesque en matière d’autoroutes avec comme conséquence que toutes les grandes agglomérations sont maintenant reliées entre-elles par un réseau de grande qualité. A noter que certains chantiers dataient de près de 20 ans !
L’immobilier urbain se reprend vivement de par les achats soutenus d’une clientèle turque qui prévoit une solution de repli dans l’hypothèse où la situation politique dans son pays d’origine empirerait brusquement. L’agriculture enfin, reprend des couleurs en raison de l’envol des prix des produits laitiers. Les trous béants des vitrines de magasins se comblent peu à peu au profit de commerces voués aux diverses formes de l’alimentation, cafés ou épiceries de produits de luxe.
Au niveau de la stratégie politique internationale, le pays prend conscience du rôle de rempart qu’il peut jouer en compagnie de la grande Russie, stupidement snobée par l’Occident, et du petit mais robuste Israël, contre la pénétration islamiste dont les meneurs n’ont jamais caché qu’ils entendaient réveiller prochainement les cellules dormantes dans les principaux pays des Balkans, heureusement bordés par les frontières grecques.
Le premier ministre, le chien fou de l’Europe, M. K. TSIPRAS, est toujours en place; sa carrière, bien entendu à une moindre échelle, se rapproche de l’évolution connue par M. F. Mitterand qui avait passé les deux années suivant son élection de 1981, à ressortir des placards les dossiers socialistes poussiéreux, avant de comprendre que les vieilles lunes du 19ème siècle étaient dépassées et définitivement enterrées.
Or, comme le disait en son temps, un commentateur facétieux : « il n’y a pas de meilleur homme politique qu’un socialiste converti. » En l’occurrence, le premier ministre grec, par touches imperceptibles, se rapproche de ses opposants politiques les moins obstinés.
Il est d’ailleurs piquant d’observer que l’ennemi acharné, souvent méchant, voire injurieux de M.TSIPRAS, M.G. SCHAUBELE, est hors-jeu et s’est mué maintenant en potiche en tant que Président du Bundestag. Espérons seulement, alors que l’Europe vacille, que l’Histoire n’en conservera pas le souvenir comme l’un des premiers fossoyeurs de la Communauté Européenne. Car, c’est bien lui, avec la bénédiction implicite de sa Chancelière, qui a enterré le projet d’Euro-bonds qui aurait réglé en grande partie les difficultés de trésorerie de notre Continent, à l’image de ce qui se passe aux USA où plusieurs États seraient en faillite depuis belle lurette, sans l’appui massif de Washington.
Cette comparaison a influencé la Chancelière et son ministre dont la jeunesse en Allemagne de l’Est a été bercée par le rêve américain. Faire courir le risque aux Treasury Bills et Bonds d’être supplantés par des concurrents européens, était inenvisageable et considéré comme une sorte de blasphème historique.
La Grèce a payé le prix fort pour cette entourloupe et a consenti d’énormes sacrifices, notamment de la part des retraités, mais elle s’en remet progressivement en continuant de profiter d’un courant de sympathie.
Espérons qu’elle poursuive ses efforts avec le concours de ses créanciers, privés et étatiques, qui ont gagné des fortunes colossales en spéculant sur la dette grecque, et qui, maintenant, devraient avoir la pudeur d’effacer la majeure partie de cette dernière.