Effet Macron contre effet Trump (2) – Août 2017

Depuis des décennies, des générations d’économistes et d’analystes se sont efforcés de dégager les lignes de force, en filigrane, des événements boursiers et financiers; la plupart du temps en vain.

Si l’on regarde de près les élections présidentielles américaine et française, on s’aperçoit d’abord que le taux d’abstention outre-Atlantique a été de 45% contre 25% pour le français, mais ce qui nous intéresse en premier chef est la réaction du dollar, essentiellement par rapport à l’euro depuis ces derniers événements.

Dans un premier temps, l’élection de M.Trump a déclenché un feu de paille de la devise américaine qui a duré grosso modo de novembre à janvier. Assez curieusement, l’intronisation à proprement parler, en janvier, a coïncidé avec le début d’une longue descente aux enfers du dollar par rapport à l’euro (à ce jour près de 11%), voire contre la £sterling et le Franc suisse.

Le mouvement s’est accéléré avec l’avènement de M.Macron qui a déclenché un vent d’optimisme ; dans un premier stade, davantage à l’étranger que dans son pays, avec en parallèle, une recherche de la monnaie commune. M.Macron, et ce n’est pas là le moindre de ses mérites, a redoré déjà un peu l’image de notre continent, altéré par une multitude de crises dont un courant populiste qui s’est progressivement dissipé.

En définitive, nous avons en face de nous deux types d’individus : un promoteur immobilier, assez fruste, un peu l’image de ceux qui avaient sévi dans nos contrées dans les années 90, avec les résultats que l’on sait, l’autre, homme fin et cultivé, rompu aux affaires et qui en fonction de son parcours a été à l’école de la finance internationale et de ses arcanes.

On l’a bien vu, lors du défilé du 14 juillet à Paris ; M.Macron a habilement flatté le côté nouveau riche de son hôte, en le submergeant des ors de l’Elysée et du faste martial du défilé aérien et terrestre, à telle enseigne que le nouvel élu américain regrettait de devoir retourner si rapidement chez lui ,tout en se félicitant de s’être fait un nouvel ami en qui il aurait trouvé des points communs !

Mais revenons au dollar ; comme indiqué précédemment ; après une brève embellie il amorçait sa descente tandis que le marché boursier américain s’envolait d’une façon moins antinomique qu’il n’y parait. En effet, les possesseurs de dollars rebutés par les taux inexistants du rendement fixe, ont préféré se retourner vers les actions avec un double objectif ; profiter d’un rendement supérieur, tout en espérant que l’économie suivrait ce qui semble malgré tout aléatoire.

Graduellement, les investisseurs réalisent que détenir des dollars, même dans des marchés haussiers, finit par coûter cher et qu’il vaut peut-être mieux se tourner vers la vieille Europe, enfin libérée de ses démons et animée par un jeune politicien de talent. Moult analyses vont dans ce sens et contribueront à renforcer ce que l’on peut déjà appeler l’effet Macron.