Too much is too much – Juin 2017

Décidément, Monsieur Donald Trump n’en a cure des gosses qui barbotent dans des boues toxiques, des archipels qui disparaissent sous la montée des eaux,

des citadins de certaines villes qui doivent porter un masque pour ne pas suffoquer ou encore des ours blancs qui se noient, épuisés, faute de banquise où reprendre leurs forces, sans parler de certains océans à l’origine poissonneux qui se sont mués en marigots stériles.

Non, Monsieur Trump veut respecter les promesses irréfléchies qu’il a faites à quelques dizaines de milliers de mineurs occupés à extraire un charbon polluant, en oubliant, ne serait-ce que les millions de personnes déjà employées par les énergies renouvelables.

Mal remis d’un voyage abracadabrant au Moyen Orient et en Europe, avec force courbettes devant des Wahhabites dédaigneux, une dévotion compensatoire hypocrite à Jérusalem, un manque de courtoisie flagrant face au Pape en s’asseyant avant lui , il renie sans ciller les engagements pris il y a moins d’une année par son pays dans la lutte mondiale contre le réchauffement climatique.

On peut d’ailleurs se demander ce que l’on peut attendre de ce président qui courtise des Saoudiens dont le rôle dans les exactions terroristes est peu clair, qui abandonne et fustige un Iran, viscéralement attaché à l’Occident, et qui entreprend des efforts désespérés pour se libérer de la tutelle oppressante de barbus corrompus, alors que l’administration américaine il y a moins d’une année avait une politique diamétralement opposée.

Il ne faut cependant pas perdre complétement espoir : l’application effective de cob21 est pour l’an 2020 et il est fort à parier que d’ici là, le président n’aura pas eu de mandat renouvelé, voire que ce dernier aura peut-être été écourté.

Ce n’est pas la fin du monde ; celui-ci, grâce à l’action de nouveaux pays leaders comme le Chine ou l’Inde, peut vivre et se développer sans le parapluie américain. Même sur le plan stratégique, les formes de guerre éventuelle ont changé. On n’envisage plus des cohortes de milliers de chars d’assaut ou le lancement de centaines de fusées, mais plutôt une guerre sournoise, souvent urbaine qui est le fait des terroristes, un danger certes réel et croissant, mais contre lequel, les nations en dehors des USA sont mieux équipées pour lutter.

Par ailleurs, la décision funeste du président américain va agir comme un électrochoc et un catalyseur, non seulement aux Etats-Unis où une opposition efficace est en train de se mettre en place, mais aussi à l’étranger où les autres participants au cob 21 vont mettre les bouchées doubles pour accélérer le processus de lutte contre le réchauffement climatique et ses conséquences irrémédiables.

A toute chose, malheur est bon : dans son obstination bornée le président américain aura peut-être rendu un grand service au reste du monde et même à son opposition nationale qui commence sérieusement à se lasser de ses exactions.