Alors que le Brexit et ses conséquences ou plutôt son mode d’emploi continue de susciter des prémices de discussions byzantines entre la Communauté et la Grande Bretagne, cette dernière adopte pragmatiquement un nouveau rythme ; certes, la devise britannique a perdu plus de 15 % par rapport à l’Euro ou au Franc suisse, mais l’indice boursier du Financial Times a amplement compensé cette reculade par un bond de près de 20% sans parler du fantastique gain résultant des 4’300 milliards investis par les Anglais dans la Communauté.
Les touristes acheteurs, alléchés par des prix cassés se ruent vers la place de Londres et les autres grandes villes, occupent les hôtels et encombrent les aéroports ou les gares ferroviaires.
Il s’ensuit un bouillonnement des affaires : l’immobilier redevient attractif et les sociétés exportatrices se frottent les mains tandis que leurs actions boursières sont fortement achalandées, d’autant plus que nombre d’entre-elles offrent encore des rendements attractifs qui seront maintenus, voire accrus de par la pression des représentants des caisses de pension aux assemblées générales, tarabustés qu’ils sont, à leur tour, par leurs retraités.
Qu’on ne s’y trompe pourtant pas, la recette ne vaut pas pour tous les pays au comportement morose qui, en premier lieu, n’ont pas su ou pu garder leur devise d’origine et qui n’ont pas forcément de grandes entreprises exportatrices, ni des liens privilégiés avec des cousins d’outre-Atlantique, ce qui assure un courant d’affaires historique et naturel.
Dans 18 ou 24 mois, une fois passées les angoisses initiales, même le secteur bancaire qu’en principe nous ne recommandons plus depuis belle lurette, recouvrera des couleurs en ce qui concerne les établissements britanniques, libérés du carcan européen qui ne leur permettait plus de donner libre cours à leur fantaisie et leur audace ancestrales, privilège que n’ont jamais connu les banquiers des autres places.