Lorsqu’il y a un peu plus d’une année, M. Donald Trump, connu pour ses grimaces, ses frasques financières et féminines, ainsi que ses émissions de télévision, avec le fameux – You are fired ! – annonça qu’il se présentait comme candidat à la présidence, la plupart des observateurs se contentèrent de ricaner.
Ses premières interventions furent molles, voire insipides, puis graduellement, il s’engouffra dans les brèches populistes, en adaptant ses propos à ce que ses auditeurs souhaitaient entendre.
Nous, Européens, limitons notre connaissance des Etats-Unis à l’Est et l’Ouest, et aux habitants de ces côtes, souvent mieux éduqués que la moyenne nationale, et d’origine plus hétérogène que la population des vastes plaines. C’est précisément à cette dernière catégorie d’électeurs que s’adresse Donald Trump, des gens moyens, qui se méfient systématiquement de Washington et qui n’ont qu’une connaissance sommaire, parfois inexistante du reste du monde.
Il leur dit ce qu’ils souhaitent entendre, à l’image de ces voyantes à succès dont la qualité essentielle est l’observation fine du comportement, la psychologie et la capacité d’écoute…
Les gens qui écoutent précisément Donald Trump, sont ceux qui n’apprécient guère ou ne comprennent pas les raisonnements abscons, mais les formules lapidaires et populistes : on ne veut plus de Mexicains, on ferme les frontières à telle ou telle ethnie ou appartenance religieuse, on a le droit de porter une arme, on estime qu’il est juste de torturer ceux qui vous veulent du mal, on doit avant tout se soucier des pauvres, des négligés, des laissés pour compte, de ceux qui ne se sont jamais remis de la crise de 2008 etc.
Ses interventions tonitruantes, peu conventionnelles, simplistes, grossières ou inattendues, lorsque par exemple il fait l’éloge de Poutine à qui il s’adresse pour tirer au clair le dossier des mails de sa concurrente, peuvent ajouter à sa popularité et le faire remonter dans les sondages d’autant plus que Madame H. Clinton ne fait pas toujours l’unanimité et qu’un fort pourcentage d’Américains choisira de s’abstenir ou de voter pour un outsider, ce qui pourrait profiter au démagogue républicain.
Pourtant, on ne se refait pas, et, fin juillet, Monsieur Trump est rattrapé par sa paranoïa et ne peut s’empêcher de proférer de basses attaques contre les vétérans militaires; il aura énormément de mal à rattraper cette bévue de bas étage. Les affrontements deviennent nauséeux et tous les ténors descendent dans l’arène y-compris M.Warren Buffett, en faveur d’H. Clinton ainsi que le Président en exercice, sans compter d’anciens prétendants républicains qui abandonnent leur candidat officiel.
Dans ce climat délétère et inquiétant, en cas de victoire de M. D.Trump, le monde se trouverait face à un nouveau paradigme autrement plus sinistre que les retombées du Brexit.
Le fait que des résidents américains thésaurisent systématiquement et patiemment des pièces d’or et d’argent témoigne déjà de leur perplexité !