Vous prendrez bien encore une petite tranche ? – Juillet 2025

La recherche de la saine gestion d’un patrimoine est aussi ancienne que l’humanité. Au temps de la cueillette, le concept devait déjà exister : trier les baies de différentes couleurs d’après leurs propriétés respectives ; en tout cas, il a…

La recherche de la saine gestion d’un patrimoine est aussi ancienne que l’humanité. Au temps de la cueillette, le concept devait déjà exister : trier les baies de différentes couleurs d’après leurs propriétés respectives ; en tout cas, il a été repris maintes fois dans la Bible qui abonde en exemples et paraboles.

Le concept de patrimoine ou de fortune a beaucoup évolué au fil du temps : pendant longtemps, on ne parlait      que de fortune immobilière, le seul patrimoine des gens de la terre ; il y eut ensuite une évolution en faveur de la rente, les comédies de Labiche ou Feydeau en témoignent : « Il a X francs de rentes, c’est un beau parti ».

Lorsque les rentes se virent progressivement remplacées par des emprunts d’Etat, qu’on vit même des gouvernements encourager les obligations émises par d’autres nations – avec le fameux cas des emprunts russes émis au début du 20ème siècle et non reconnus par l’ère soviétique, qui furent à l’origine de bien de banqueroutes publiques et privées -, la conservation pérenne de la fortune connut de gros dommages.

Le recours à la Société anonyme et à l’émission d’actions, qu’elles soient nominatives ou au porteur, aboutit à des résultats mitigés : curieusement, les investisseurs succombaient à l’attrait du lointain, de l’étranger, voire de l’exotique, d’où le succès initial, bien vite balayé, de tout ce qui concernait le percement de canaux ou la soi-disant mise en valeur d’immenses régions dont le nom leur était totalement inconnu.

Les investisseurs les plus conservateurs, moins gourmands, notamment ceux qui avait survécu à des persécutions, tirèrent relativement mieux leur épingle du jeu après avoir conservé une fraction de leur fortune en or physique, surtout en pièces, ou, pour les plus initiés d’entre eux, en diamants de taille différente, allant du brillant pour les achats de base, au carat et plus pour un achat immobilier par exemple.

Mais pourquoi ce titre de tranche ? il est simplement dû à cette habitude des intermédiaires financiers de représenter le schéma de leurs investissements sous forme de camembert ou de tartes subdivisés en portions. Le nombre et la largeur des tranches variant en fonction du but recherché.

Prenons un cas d’école, celui de la création ex-nihilo d’un portefeuille : la part actions sera de l’ordre de 45% ; celle des obligations, toutes catégories confondues, c’est-à-dire, obligations d’Etats, d’entreprises, de dettes de pays émergents, environ 40% également ; l’immobilier sera d’à peu près 4% ; le solde se répartit entre des créances titrisées et le « private equity », plus 5% environ en or.

Si l’on examine maintenant un portefeuille standardisé, les tranches sont réduites en nombre mais plus volumineuses, à savoir 57% en actions, 38% en obligations, 5% en métal jaune et un chouïa en cryptos.

À ce stade, on se doit d’évoquer la question caustique d’un chroniqueur financier : « Combien de millionnaires connaissez-vous qui sont devenus riches en investissant dans des comptes d’épargne ? ». La réponse est dans la question : on ne conserve et accroit son patrimoine à long terme que par la détention d’actions, d’un peu d’or et pourquoi pas de cryptos.

Les faillites individuelles dans l’Histoire sont le fait de la détention d’obligations, avec un nouveau bémol résultant de notre société très sophistiquée, mais aussi d’une grande fragilité ; on l’a vécu il y a quelques semaines avec une panne gigantesque d’électricité : tous les moyens modernes de payement (ATM, cartes de crédit etc.) furent instantanément inutilisables d’où un retour au cash. Ceci doit nous servir de leçon pour un avenir qui n’est pas si serein que ça ; la détention de cash pour les besoins de plusieurs jours est de nouveau d’actualité et s’inscrit dans la structure d’un patrimoine pour une petite tranche !

En Suisse, plutôt que d’acquérir des obligations à des taux symbolique, il existe une alternative : des fonds immobiliers qui présentent l’avantage d’être parfois défiscalisés au niveau du capital et du dividende. A cet égard, nous avons eu de bonnes expériences avec l’un des plus anciens d’entre eux : Solvalor 61.

Depuis notre pays, des investissements libellés en Euros, respectivement en US dollar, comportent un risque de change majeur, les deux monnaies ayant cédé près de 40% en 20 ans par rapport à notre devise. L’assurance des cours de changes est dispendieuse dans le temps ; dès lors, si une partie du patrimoine est en devise étrangère, il est préférable, en cas de vente, de maintenir le produit de la vente dans la devise étrangère. Les meilleurs cambistes ne sont pas à l’abri d’une fausse appréciation.