Les emm…, ça vole toujours en escadrille (J. Chirac) – Mars 2025
Force est d’admettre qu’avec l’arrivée du nouveau locataire de la Maison blanche, les cieux sont encombrés ; c’est à peine si on distingue encore le bleu. Parmi le foisonnement de déclarations, de prises de positions, de renoncements ou de propositions déconcertantes, nous allons nous concentrer sur sa politique en matière de taxes, car ses incidences à long terme ont probablement échappé à leur auteur.
Au niveau de la politique internationale, la nouvelle échelle de tarifs va bien entendu affecter les relations économiques, mais aussi politiques. Cette vision étriquée, cette recherche de l’autarcie ne correspondent plus aux exigences de l’époque.
Une augmentation des tarifs entrainera immanquablement une envolée de prix à la consommation courante ; idem en ce qui concerne l’industrie indigène qui nécessite l’importation de produits étrangers, sans parler des mesures de rétorsion au détriment des exportations américaines. Rappelons d’ailleurs que les droits de douane sont perçus auprès des entreprises américaines qui importent les produits étrangers ; le Trésor américain n’est pas habilité à collecter des recettes directement auprès d’entreprises domiciliées à l’étranger.
Tous les maillons du commerce international risquent d’en pâtir, conduisant à une raréfaction de l’offre et à une accélération de l’inflation locale qu’on peut d’ores et déjà chiffrer à un minimum de 4’000 dollars pour les foyers de la classe moyenne concernant les produits alimentaires; à plus long terme, une réduction de 1 à 2% du produit intérieur brut pour un minimum de 5 ans.
Des mesures de rétorsion ne se feront pas attendre, la Chine notamment augmentant les droits de douane sur les produits agricoles, les voitures et l’équipement industriel en provenance des USA. Cette spirale néfaste risque d’avoir une conséquence inattendue et contradictoire, à savoir une diminution drastique, comme disent les Américains, du volume des taxes encaissées à concurrence de plus de 25% !
Contrairement à tous les engagements pré-électoraux, le consommateur outre Atlantique devra débourser davantage pour la construction, l’achat de voitures et l’alimentation dont l’offre ira en se rétrécissant. Il en résultera une inflation accrue, une appréciation non contrôlée du prix du dollar et une augmentation des taux d’intérêts, avec comme résultat une détérioration de la balance commerciale provoquée par l’appréciation de la devise.
D’autre part les droits de douane imposés par d’autres pays pourraient toucher les exportations agricoles américaines, surtout le maïs et le soja. Face à cette incertitude, des entreprises étrangères hésiteront à investir dans des opérations américaines en raison du flottement entourant les futures politiques commerciales, sans parler des pertes d’emploi dans les secteurs orientés sur le commerce international.
La question des tarifs a fait l’objet de nombreux colloques et commentaires dans les medias. Une remarque d’une intervenante est à retenir : « Dans toute leur histoire, les Américains n’ont jamais eu d’amis, uniquement des partenaires ». C’est à méditer et se remémorer !
Faute de temps et d’espace, nous n’aborderons pas les conséquences de la remise à plat des conventions internationales décennales comme le NAFTA, la propriété intellectuelle, les droits des travailleurs, la protection de la santé ou l’aide aux classe défavorisées, que ce soit localement ou sur le plan international. Face à ce délabrement, espérons que la Communauté européenne saura se ressaisir. « Maga » s’est mué en Magma ! la science infuse est toujours suspecte.
Soit dit en passant : Nous avons toujours préconisé la détention permanente d’un peu d’or dans le patrimoine de tout un chacun, essentiellement sous forme de pièces anonymes. Les événements nous ont hélas donné raison, et ce n’est pas fini.