En conséquence… – Juin 2024

Ceux qui ont étudié l’économie politique se souviennent peut-être du « New Deal », vaste programme de réformes lancé par le Président Franklin Roosevelt dès 1933 et visant à rééquilibrer le pays après la crise des années 30, en soutenant…

 

Ceux qui ont étudié l’économie politique se souviennent peut-être du « New Deal », vaste programme de réformes lancé par le Président Franklin Roosevelt dès 1933 et visant à rééquilibrer le pays après la crise des années 30, en soutenant les couches les plus démunies de la population et en redynamisant une économie meurtrie ; sur plus de 27 millions de ménages, près de 22 ne possédaient aucune épargne. Des résultats probants furent enregistrés après quelques années : la construction de 285 aéroports, un million de kilomètres de routes, 77’000 ponts etc.

Ce qui va retenir notre attention en l’occurrence est une mesurette, à savoir l’augmentation du taux d’alcool de la bière après de longues années de prohibition, cette ânerie concoctée par une faction de parlementaires protestants. Les résultats de cette modeste adaptation furent surprenants : des milliers de cafés et de brasseries rouvrirent et du personnel fut rengagé. Il fallut aménager les locaux y compris des terrasses, à grand renfort de tables, chaises et autres parasols, sans compter les équipements électriques et l’achat d’instruments ménagers, l’ensemble contribuant à la réhabilitation de certains quartiers.

Une chose en amenant une autre, nous connaissons, près d’un siècle plus tard, une situation analogue bien qu’à une plus grande échelle, à la suite de la découverte de médicaments destinés à lutter contre l’obésité, à savoir le « Wegovy », produit par le danois Novo Nordisk et le « Zepbound », mis au point par l’américain Eli Lilly.

Le succès fut immédiat et mondial, avec une envolée des cours boursiers des deux entreprises traduisant l’engouement de la part des intéressés en surpoids. Tel ou tel secteur de l’économie réagit négativement à la mise sur le marché des nouveaux produits : les « junk foods », c’est-à-dire les fabricants et détaillants de plats ou boissons bon marché ainsi que les manufactures de douceurs, notamment de chocolat dont la fabrication s’était déjà révélée plus hasardeuse en raison de l’envol du prix du cacao.

En revanche, un secteur profite déjà de cette campagne d’amaigrissement, celui des vêtements et des chaussures grâce aux achats de remplacement effectués notamment par les milléniaux, la génération Y, inconditionnels des marques comme Gap, Adidas ou Nike parmi d’autres. En outre, le recul logique du taux de morbidité consécutif à la baisse de poids devrait à la longue influer sur les frais médicaux et subséquemment profiter aux compagnies d’assurance spécialisées.

Autre conséquence, plus surprenante encore, le bénéfice que vont enregistrer les compagnies de transport aérien. D’après une étude de la Bank of America, une perte de poids moyen de 4 kilos par passager représenterait annuellement 100 millions de dollars d’économies pour une compagnie de la taille de Delta Airlines !

Soit dit en  passant : Bien à contrecœur, on doit admettre que nos recommandations d’il y a quelques semaines relatives à l’industrie de la défense se sont avérées et constituent un baromètre fiable d’une évolution politique mondiale qui ne s’améliore guère !