Le doute est la clef de toute connaissance (proverbe persan) Août 2022

Les dernières semaines n’ont pas épargné l’investisseur : entre le Covid qui trainasse, voire se renouvelle, la guerre en Ukraine, à l’échéance imprévisible, les pénuries fortuites ou voulues qui s’ensuivent, l’inflation qui réapparait, autant de facteurs...

Les dernières semaines n’ont pas épargné l’investisseur : entre le Covid qui trainasse, voire se renouvelle, la guerre en Ukraine, à l’échéance imprévisible, les pénuries fortuites ou voulues qui s’ensuivent, l’inflation qui réapparait, autant de facteurs à semer le doute dans les esprits, d’autant plus que la faculté d’oubli est souvent le corollaire  du manque d’expérience. Cette dernière avec sa consœur, la patience, s’apprennent et se cultivent. Pour beaucoup, dans le domaine des investissements, le premier semestre a été éprouvant et source de doute : leur réaction face à cette situation a été contrastée. Rappelons à ce propos, l’une des dernières chroniques où un parallèle avait été dressé entre l’attitude de l’épargnant et le gardien de but au football ; dans ce dernier cas, nous étions arrivés à la conclusion que le gardien, droit dans ses bottes, qui ne cherchait pas à anticiper la direction des penalties, avait de bien meilleurs résultats que de prendre le risque de parier sur un côté ou l’autre de la cage. Il en est de même pour celui qui campe sur ses placements.

Dans le cas qui nous occupe, à savoir en gros le premier semestre 2022, on a pu observer chez plusieurs opérateurs des attitudes inattendues : augmenter le nombre de transactions (profitables ?), prêter une oreille attentive, même naïve à tout ce qui se dit, en privé, dans la presse ou même au sein des instituts bancaires, jeter sans discernement  son dévolu vers des produits financiers à la mode, souvent plus risqués et hermétiques, se coller quotidiennement aux chaînes d’information, radio, télévision ou ordinateurs en sur-réagissant  à des nouvelles éphémères…

Dans la plupart des cas, ces réactions aboutissent à  des résultats négatifs. Comme le disait à qui veut l’entendre, Warren Buffett : « Si vous n’êtes pas prêt à investir pour dix ans, n’investissez même pas pour trois jours ». C’est certainement un tantinet exagéré, quoi qu’un horizon de quelques années soit hautement recommandable. Dans une autre chronique, nous avions évoqué le phénomène à la mode du « FOMO », Fear of missing out, ou peur de manquer quelque chose. La situation présente illustre bien la vanité d’une telle démarche. Il est certes inconfortable de voir son portefeuille s’alléger provisoirement de 10 ou 15% en oubliant toutefois que les mêmes investissements (nous insistons bien, les mêmes) avaient rapporté entre 15 et 25%, respectivement en 2019 et 2021, 2020 ayant été relativement atone.

Qui ne douterait jamais, serait dans le pire des cas, dangereux, dans le meilleur, un fat. Il faut avoir à l’esprit cette forme d’humilité, sans céder à la tentation de tout « plaquer », comme l’avait justement dit et redit, le célèbre investisseur Peter Lynch : « Les gens ont perdu beaucoup plus d’argent à vouloir prévenir une crise boursière que par la survenance  de cette dernière.