Janvier s’achève – Février 2025

Janvier, étymologiquement, provient de Janus, celui qui ouvrait les portes, qui présidait aux transitions, aux entrées, aux sorties, aux passages et était souvent représenté avec deux visages ; cela illustre parfaitement les 30 jours que nous venons de vivre, avec…

Janvier, étymologiquement, provient de Janus, celui qui ouvrait les portes, qui présidait aux transitions, aux entrées, aux sorties, aux passages et était souvent représenté avec deux visages ; cela illustre parfaitement les 30 jours que nous venons de vivre, avec leur lot de bonnes, moyennes ou mauvaises nouvelles.

Commençons par la face souriante, personnifiée par les indices boursiers qui ont connu de belles progressions et, n’en déplaise au trublion orangé, avec la belle performance des indices européens dont le Suisse, le Dax allemand et le Cac français, avec des avances moyennes de 8%. Quant aux américains, leur départ en fanfare a été fortement réduit par l’effet Deep-seek qui, au passage, a virtuellement ridiculisé le nouveau président avec son plan de 500 milliards de dollars pour le développement de l’AI, s’opposant au chinois dont le budget est estimé à une poignée de millions.

Globalement, le mois de janvier est considéré comme un indicateur clef pour l’ensemble de l’année boursière ; selon cette théorie, un début d’année positif sur les marchés peut augurer une performance prometteuse pour les mois suivants et inversement. Toute théorie a ses limites ; l’examen attentif des divers indices nuance passablement le raisonnement, surtout avec l’arrivée d’un nouveau locataire à la Maison blanche dont le moins qu’on puisse dire qu’il est arrivé comme un chien dans un jeu de quille, ne se contentant pas de bousculer les quilles, mais risquant même de les fendre en plusieurs morceaux.

Dans notre précédente chronique, nous avions annoncé le début d’une nouvelle époque, les échanges à coup de gourdins. Nous étions loin du compte. En quelques heures, le nouveau leader a fait part sans nuance de sa volonté d’accaparer le Groenland, le Canal de Panama et même le Canada, une attitude comme on pourrait éventuellement attendre d’un dirigeant tiersmondiste, mais pas d’un Américain ; sans parler des moulinets de nouvelles taxes déraisonnables, des coupes au détriment de ses classes défavorisées ou de son retrait brutal d’organisations internationales, dont l’OMS à l’utilité croissante, au vu des nouvelles pandémies qui se profilent.

Il y a quand même quelques lueurs d’espoir dans ce chienlit : des réactions à l’étranger, ce qui paraît normal compte tenu des enjeux, mais aussi au plan interne, de la part des tribunaux qui ont bloqué des décisions particulièrement inopportunes, dans le domaine social notamment, sans parler des corps d’armée qui voient d’un très mauvais œil de nouvelles aventures sur des territoires considérés comme amis depuis des siècles.

Cela augure favorablement, sans vœu pieu, du renouvellement en profondeur du Congrès d’ici deux ans, probablement la raison principale de l’emballement de l’intéressé.

Sur un plan anecdotique, on peut citer cette conclusion d’un chroniqueur politique : le Président s’inspirerait inconsciemment des matchs de catch où chaque adversaire redouble de coups de poing et de pied violents, qui désarçonnent le spectateur par leur agressivité hors de toute mesure, jusqu’au moment où il comprend que le spectacle est fictif et que les combattants se relèvent et se serrent la main comme si de rien n’était. Espérons que cette allégorie soit bien réelle.

Soit dit en passant : un des fleurons de la bourse européenne est complétement délaissé depuis plusieurs années ; il s’agit de L’Oréal, le leader mondial de la cosmétique, présent sur tous les continents, notamment en Extrême-Orient. L’action s’échange à 25 fois ses bénéfices escomptés pour 2025 et sa valeur est 15% en dessous de sa moyennes historique, alors que le secteur du luxe dans son ensemble a surperformé par rapport aux autres secteurs. Enfin et surtout, l’entreprise paye des dividendes en constante augmentation depuis plus de 30 ans.