Bilan de l’année 2021

Le début de l’année a été marquée par de grandes incertitudes sur le plan sanitaire, par la mise en place, souvent laborieuse de campagnes de vaccination et l’annonce de relances budgétaires dans de nombreux pays.
En Europe, les risques liés à la pandémie avec la survenance de variants ont entrainé de nouvelles mesures de restrictions. La lenteur à mettre en place la vaccination a exacerbé le sentiment de pessimisme, avec parfois des débordements urbains, souvent le fait de jeunes se croyant brimés. Pourtant, les marchés boursiers sont restés optimistes en anticipant la sortie de la crise sanitaire pour le second semestre 2021, ce qui s’est temporairement avéré. Ils ont aussi beaucoup apprécié le plan de relance européenne et la fin d’une époque surréaliste aux USA, avec la perspective d’un horizon enfin plus serein. Tout au long de février, les indices boursiers ont été soutenus par des nouvelles positives en provenance de la Chine et de l’Amérique du Nord. L’accélération de la campagne de vaccination promulguée par M.Biden et son plan de soutien massif à l’économie, de l’ordre de près de 2’000 milliards de dollars, ont supporté les marchés américains. De son côté, la Chine a confirmé sa reprise  et la non-survenance d’une deuxième vague de la pandémie. Début mars, les marchés ont connu un accès de fébrilité en raison d’une résurgence, modeste pourtant, de l’inflation. Les marchés des taux ont réagi avec une brutalité relative en faisant remonter à près de 1.8% le taux à 10 ans. La vivacité de cette réaction a entrainé des arbitrages de la part des investisseurs, délaissant les valeurs de croissance au profit de valeurs « values », faiblement valorisées et très sensibles à une reprise de l’économie.  Cette dernière ne peut évoluer à long terme avec une volatilité permanente, mais s’efforcer de mettre l’accent et s’orienter en fonction des tendances économiques, politiques et sociales à long terme, lesquelles ont subi de profondes modifications suite à la pandémie. L’économie s’est digitalisée, influant sur le comportement des entreprises, des salariés et des consommateurs, avec la mise en place du télétravail, l’accélération des achats en ligne, et la communication vidéo, mutations soutenues par les employeurs et les employés. Il s’agît d’un fait indéniable dont nous nous sommes toujours un peu méfiés, mais il s’agit d’un autre débat. Le changement climatique et son impact dévastateur sur notre environnement est maintenant totalement intégré par l’ensemble des populations qui en ont gravement pâti en raisons des inondations et des incendies monstrueux. Cette prise de conscience tardive est acquise et peut être perçue comme une opportunité d’affaires et aussi de réputation. D’ailleurs, l’année précédente avait été une année charnière pour les grandes compagnies pétrolières en matière de transition énergétique. Elles ont dû admettre que la décarbonisation de notre environnement était inéluctable. Les secteurs du solaire et de l’éolien ont bénéficié d’investissements importants tandis que se profile déjà l’hydrogène vert comme une source d’énergie future pour les véhicules, et en tant que solution de stockage d’électricité. Pour des raisons évidentes, le secteur de la santé a été mis en exergue par des dépenses croissantes, le vieillissement de la population et la prévalence accrue des maladies chroniques : la pandémie du Covid19 met en lumière différentes lacunes qui devraient bénéficier des mesures de relance mises en place par les gouvernements. A cet égard, au cours du deuxième semestre on assiste à un redémarrage économique vigoureux qui ne cesse de s’étendre avec une Europe qui tente de rattraper les Etats-Unis, en acceptant l’idée que l’inflation devrait s’avérer plus élevée à moyen terme, sans toutefois que la Banque fédérale et la BCE ne normalisent les taux d’intérêts avant 2023. Assez paradoxalement pour un monde si connecté, on observe des pénuries, notamment dans les semi-conducteurs, ce qui entraine des problèmes dans de nombreux secteurs dont l’automobile. La Grande-Bretagne, de son côté commence de ressentir les effets de BREXIT par des pénuries dans de nombreux domaines sensibles comme l’approvisionnement en essence, faute de conducteurs et même dans l’alimentation, les dockers faisant défaut pour décharger les containeurs, à la recherche de ports moins encombrés. Ces pénuries ponctuelles représentent l’une des caractéristiques de l’exercice qui s’achève ; elles revêtent parfois une allure  anecdotique comme l’absence d’armoires de rangement chez Ikea. Autres élément perturbateur, les cyberattaques dont le nombre devient exponentiel en  visant aussi bien des institutions publiques ou des municipalités que des particuliers. Leurs origines restent floues ; dans le temps on parlait de petits pays slaves, mais maintenant les soupçons se tournent plutôt vers la Russie. Les mésaventures de la chinoise Evergrade, empêtrée dans des projets immobiliers pharaoniques aux financements tremblotants, ont quelque peu déstabilisé son pays d’origine qui s’attaque avec une virulence pas toujours compréhensible, voire suspecte, aux crypto monnaies qui ont eu aussi leur heure ou leur début de gloire en 2021.  « Last but not least », l’esprit du temps fut au complot. Le complotisme a fait recette grâce au Covid, notamment, quant à l’origine et le traitement de la pandémie. Pêle-mêle, les gouvernements furent suspectés, relayés par les sociétés pharmaceutiques sans oublier les multinationales de l’information comme Microsoft et ses puces qu’elle nous aurait instillées. Le triste anniversaire du 11 septembre 2001 et les « sempiternelles questions » ayant trait aux attentats ajoutèrent au brouillard complotiste, trouvant fréquemment son origine dans les mouvances de l’extrême-droite réactionnaire dont l’un des relativement nouveaux représentants, Eric Zemmour agite les media avec des exactions puériles sans que l’on puisse mesurer son réel degré de popularité. L’année se termine avec ce mouvement de « stop and go », et dans le cas de la Suisse, un sentiment de soulagement. Certes, Le secteur hôtelier a beaucoup souffert de la pandémie, mais l’on observe aussi que dès qu’on  apprend des nouvelles plus positives, la situation s’améliore quasi instantanément, y compris dans les restaurants, souvent réservés des semaines à l’avance. Finalement, la crise sanitaire a été un stress-test pour mesurer l’élasticité de l’économie helvétique. La bonne diversification de cette dernière, avec l’industrie, les pharmas, la finance et le négoce des matières premières qu’on a  souvent tendance à sous-estimer, sans parler de l’endettement faible tant public que privé, a contribué à sauver la mise. De surcroit, la Suisse a rapidement compris l’importance de fournir des liquidités aux entreprises sans attendre qu’elles agonisent comme cela a pu se produire lors des grandes crises mondiales précédentes, dont celle des années 30. En tenant compte de ce qui précède, on peut s’attendre à ce que la Suisse tire son épingle de ce jeu mortifère et retrouve cahin-caha son rythme de croisière au cours des prochains mois. Fin novembre, on enregistre une nouvelle surprise virale : l’Omicron, nouveau variant, hautement contagieux mais relativement peu dangereux. Il a le mérite de sonner le rappel pour les non-vaccinés et les inciter à se protéger tout en épargnant leur entourage. Au plan de nos affaires, nos clients ont fait preuve d’une extraordinaire résilience que l’on peut mettre au crédit de la confiance qu’ils nous témoignent, ce dont nous nous honorons. Ils en furent récompensés par des performances hors-norme ! Soit dit en passant : en terme de meilleures performances, les secteurs privilégiés de l’année furent tout ce qui concerne l’énergie (gaz naturel, fuel etc), les plus médiocres comprenant l’or, l’argent surtout le soja.